Cérémonie dolta et la course de boeufs

Date: Du 29e jour du 8e mois lunaire au 1er du 9e mois lunaire (ou au 2e du 9e mois lunaire dans le car le 8e mois sans le 30e jour).
Lieu: dans les pagodes et dans la famille des Khmers, district de Tri Ton ou de Tinh Bien, province de An Giang.
Personnage de culte: Ancêtres et âmes.
Caractéristiques: On organise la course de boeufs selon la coutume des Khmers.

Cérémonie dolta et la course de boeufs

Cérémonie dolta: C’est une des trois fêtes annuelles importantes des Khmers dans les provinces du Sud-Ouest, qui se produit après le Têt Chôl Chnam Thmây (fête du Nouvel An et de la fin de la saison sèche), et avant la fête Ooc-om-bok, une occasion pour exprimer la reconnaissance aux ancêtres et aux parents et pour souhaiter la chance aux âmes des disparus. Durant la fête de Dolta on organise la course traditionnelle des bœufs, très marquée par les spécificités culturelles de la population locale.

La fête de Dolta s’organise dans l’ordre suivant :

– La cérémonie de présentation du riz tassé
– La cérémonie de culte aux ancêtres
– La cérémonie des âmes.
– La cérémonies de reconduite des ancêtres.

La course des bœufs: Les travaux préparatifs
Deux mois avant la course, les bœufs candidats ne doivent pas travailler et sont soignés très minutieusement pour ne pas tomber malades. Outre des herbes jeunes, ils sont nourris avec des œufs, du lait, même du miel mélangé avec du son. Chaque jour, ils font avec son maître quelque 10km pour entraîner la force, et tous les trois jours, ils pratiquent une course d’essai sur les champs.

Un jour avant la fête de Dolta, l’ambiance de fête se voit partout. Les maîtres des bœufs, qui habitent loin du lieu de la course, se mettent en route vers l’arène avec leur chouchou. Selon la coutume, la course est organisée tous les ans par les autorités locales en coopération avec les responsables des pagodes dans la région, en même temps avec la fête de Dolta, dans un des deux districts de Tri Ton ou Tinh Bien selon les règles prévues.

La course
L’arène est souvent un domaine de quelque 60m de large et 170m de longue, entouré par des diguettes en terre réservées aux spectateurs. La piste sur la rizière est d’une longueur de 100m, et d’une largeur de 4m, déterminée par les deux points de départ et d’arrivée.

Pour chaque course, on choisit 38 couples qui ne sont pas éliminés lors des courses organisées au niveau de communes. Plusieurs d’entre eux participent à la course pour plusieurs fois. Tous les bœufs sont beaux à voir : grosse tête, dos droit, os solide, queue longue, oreilles petites et courtes, cou rond, et notamment les yeux gentils. Plus on s’approche de l’heure de commencement, plus l’ambiance devient animée.

Lors de la course, chaque couple de bœufs sont attachés à un type particulier de herse, dont la monture est constituée par une tranche de bois d’une largeur de 30cm, et d’une longueur de 90cm portant des dents. Chaque course est réalisée par deux couples : l’un devant l’autre. Les bœufs doivent tirer des herses aux dents raccourcis. Le conducteur se met debout sur la tranche de bois pour manipuler un fouet, tout comme quand il travaille la terre. Il doit se tenir debout pour ne pas tomber dans la rizière, ce qui est considéré comme une violation des règlements.

La course se divise en deux cycles : cycle hu et cycle tha. On peut entendre par le cycle hu celui d’élimination, et seul le deuxième cycle tha puisse refléter pleinement la force du couple de bœufs ainsi que le talent de direction et l’énergie du dirigeant. Au cycle hu, les couples doivent faire deux tours de l’arène pour se présenter et pour faire la préparation. Sera éliminé le couple qui piétine sur la herse d’un autre couple. Au contraire, au deuxième cycle, sera le gagnant, le couple qui piétine sur la herse du couple d’avant. La piste du deuxième cycle est d’une longueur de 120m et près de la diguette. Les deux points de départ et d’arrivée sont marqués par deux pairs de fanions verts et rouges, l’un à 5m de l’autre. Le bœuf doit atteindre le fanion d’arrivée de même couleur que celui à son départ. Lors de la course, les conducteurs, qui sont également les entraîneurs des bœufs, commandent ces derniers avec leurs propres secrets, avec un fouet en rotin ou une tranche ronde en bois, appelée xà lu. Suite au signe de départ, le conducteur frappe le xà lu aux fesses des bœufs pour qu’ils s’avancent vers l’arrivée. Ces derniers se lancent comme des flèches dans les applaudissements des spectateurs, causant une sorte de pluie d’eau et de boue sur leur piste.

Dans la course finale, les bœufs sont comme des beaux chevaux, et les conducteurs sont des hommes à énergie de fer, très expérimentés, qui commandent leurs bœufs avec du sang-froid. C’est pourquoi la finale constitue toujours la partie la plus intéressante, et la plus étonnante de la course. Tous les spectateurs attendent la victoire des bœufs de leurs phum, sóc, qui sont alors considérés comme la fierté de toute la communauté. Les conducteurs, les maîtres ainsi que les bœufs sont tous enthousiasmés, et font tous leurs efforts pour faire preuve de leurs compétences et forces. Les bœufs gagnants sont adorés par de milliers de spectateurs pour leurs galops finaux dans le but de d’apporter la gloire à leur maître.

La course des bœufs existe dans la province de An Giang depuis des centaines d’années. C’est pour les hommes des phum et sóc une occasion pour exposer leurs forces et talents.

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